- trustful hands (ona/marianne/poppy)

Un peu de réconfort quand on en a besoin, cela faisait toujours du bien. Marianne, elle allait chercher ça auprès de sa grande copine Poppy. Poppy la sauvage, Poppy la magnifique, Poppy son moment de bonheur dans la journée. Parler bouquins, parle de si et de ça, un petit rituel qu'elles avaient instauré depuis leur rencontre. Ses problèmes allaient au diable lorsqu'elle se retrouvait avec la grande brunette. Elle l'écoutait attentivement, ses mots se transformaient en de la poésie douce pour les oreilles. Le dernier bouquin en liste qu'elle lui citait avait l'air tellement passionnant. Des millions d'étoiles dans les yeux, elles marchèrent le long du port, les talons de Marianne claquetaient à chaque pas qu'elle faisait. "Let's try that way" Marianne n'eut même pas le temps de réfléchir que Poppy lui sauta dessus, elle afficha une grimace effrayée. "Abort mission, abort mission!" Marianne éclata de rire, sacrée Poppy. Elle savait pertinemment la raison de revirement de situation et elle ne la jugeait en aucun cas.  "I'm sorry." D'un air abasourdi, elle se retourna vers elle. "I guess I just wasn't mentally prepared." "What? You're crazy to apologize for that, I understand you perfectly." S'exclama-t-elle en lui tapant légèrement l'épaule. Ces hommes tous les mêmes. Ce qu'elle aimait aussi chez Poppy, c'était son côté féministe. Pouvoir déverser sa haine contre les mâles était devenu naturelle depuis qu'elle fréquentait la Goldwyn. Vive le pouvoir des femmes, Girl Power, un cri de guerre qu'elle se répéta en boucle dans sa caboche. "I think we need coffee. And Ona." Elle hocha de la tête en signe d'acceptation. "Let's go!" S'écria-t-elle en prenant son amie par le bras. Elle sentait déjà cette bonne odeur de café dès qu'elles avaient franchi la porte de l'établissement. Elle aperçu Ona à son poste habituel, Marianne lui fit un signe de la main pour indiquer leur présence avant d'aller se poser. Les longues promenades en talons, plus jamais.  

Les clients affluaient en grand nombre dans le café en ce vendredi après-midi. Ona qui aimait en temps normal son boulot, n'avait plus qu'envie à ce moment-là, prendre une grande pause. Avec cette journée ensoleillée qui lui se faisait une barre douloureuse sur le front et les souvenirs de la dernière dispute qu'elle avait eu avec son petit-copain hier soir, la tension de la jeune femme était à son summum. Dés son réveil, elle n'avait pas arrêté. Servant cafés, thés, chocolats chauds et gourmandises à grignoter depuis huit heures du matin, sans presque un arrêt, si ce n'était trente-minute pour manger, et ceci, à toute vitesse. La brune fidèle à elle-même, essayait de sourire tant bien que mal, mais le moral n'était décidément pas là. Son copain lui avait reproché d'être distante depuis quelques temps, de n'être plus comme avant, d'agir différemment. Ona avait prétendu qu'elle ne s'en était pas rendue compte, que cette situation avait du être provoquée à cause de son boulot et qu'elle ferait des efforts dans les jours à venir. Mais la jeune femme avait bien vu dans son regard qu'il ne la croyait qu'à moitié. Car c'était vrai, elle lui mentait. La brune savait que son comportement avait changé, elle le savait même parfaitement. Depuis cette soirée, depuis cette rencontre, depuis ce baiser échangé avec lui. La culpabilité la démangeait, mais elle retenait sa triste mine au fond d'elle. Faire le contraire n'était pas professionnel et de plus, ne lui ressemblait pas. Si elle en avait la liberté, là, maintenant, Ona s'écroulerait sur son lit et ne se réveillerait que dans quelques jours, quand tout le mal serait un peu passé. Et alors qu'elle ne rêvait que d'une seule chose -souffler un bon coup, le seigneur répondit à ses prières quand elle vit Marianne rentrer dans l'établissement et lui faire un signe de main, accompagnée de sa précieuse meilleure amie Poppy. Peu importe le rush actuel, Ona s'empressa d'aller voir son collègue pour prendre sa seconde pause de la journée. "Continue the service, I take my break." Se débarrant de son tablier, elle rejoignit quelques secondes après ses deux amies et les prit chacune dans ses bras pour les saluer, grandement soulagée. "I'm so glad to see you girls, you don't know how much I need to talk to you."  Elles marchèrent dans le café et prirent leur table habituelle au fond de ce dernier.