(f) - when fire meet gasoline - libre

Elle n’avait pas retourné ses messages. Il la connaissait assez pour savoir qu’elle faisait la gueule. Il n’avait pas donné beaucoup de nouvelles depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Elle avait été étrange cette dernière fois. Ils auraient aimé dire qu’ils s’étaient laissés aller bêtement suite aux litres de bières qu’ils avaient ingurgité. Mais non. Parce que ce n’était pas la première fois qu’ils se bourraient la gueule comme deux adolescents attardés découvrant les joies de l’alcool. Parce que ce n’était pas la première fois qu’ils étaient en compétition débile toute une soirée au bar. Ce n’était pas la première fois non plus qu’elle lui piquait une crise de jalousie parce qu’il avait légèrement dragué une autre nana. Et encore moins la première fois qu’ils avaient passé leur nuit ensemble. Mais cela avait été la première fois qu’elle s’était blottit dans ses bras dans la nuit. La première fois qu’il lui avait dit qu’il n’avait pas envie de repartir le lendemain. Et la première fois qu’elle lui avait demandé de rester. Il lui avait promis de revenir vite. Et puis le naturel était revenu et Brody était reparti, sa permission étant terminée. Trop fier pour parler à cœur ouvert. Parce qu’ils étaient comme ça. Brody et Cody. Les inséparables. Jamais bien l’un sans l’autre. Jamais bien ensemble. Et aujourd’hui Brody se retrouvait comme un con, devant sa porte, sans vraiment savoir quoi dire, à attendre qu’elle ouvre. « Putain Cody, t’es chiante ». cria-t-il à travers la porte. Silence. Pourtant il l’entendait bien faire les cents pas derrière la porte. « Toi et ton caractère de merde. Je te préviens, si tu n’ouvres pas, je défonce la porte ». Il ne fallut pas une seconde de plus pour que la porte s’ouvre à la volée. Et la surprise qu’il trouva face à lui le fit reculer d’un pas. Les sourcils froncés, son regard ne pouvait s’empêcher de faire des allers retours entre le visage de Cody et son ventre rebondis. « Vas te faire foutre O’Hara, si j’réponds pas à tes messages, ça veut bien dire que je n’ai pas envie de te voir ». Puis elle se contenta de croiser les bras et de le toiser, comme elle savait si bien le faire, avec son petit air hautain qui la caractérisait tant. Sur le cul. Oui, Brody était sur le cul et n’arrivait même pas à penser correctement. Face à cette situation, Cody ne pût s’empêcher de rire. Un rire mesquin, mais qui au fond soulignait une légère tristesse. « Alors O’Hara, t’as jamais vu une femme enceinte ?! ». Encore une fois Brody cherchait ses mots, tandis qu’une petite voix au fond de sa tête tirait le signal d’alarme. « Tu… ». Il n’avait même pas eu le temps de dire quoi que ce soit que Cody le coupa net. « Pourquoi je ne te l’ai pas dit ? Hum, peut être que parce que ce n’est pas quelque chose qui se dit au téléphone ? Parce que t’avais promis de revenir vite ? Parce que tu n’as pas donné de nouvelles pendant 6 putains de mois ? Et maintenant tu débarques à ma porte comme une fleur ? Non mais tu t’attendais à quoi ? J’ai pas besoin de toi Brody. Je m’en sors très bien toute seule. ». Et sans qu’il ait le temps de lui répondre, elle lui claqua la porte au nez.