Aedh

NOM, PRÉNOM(S): Aedh signifierait feu en gaélique, enfin à quelques lettres près. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Aedh O'Leary est un homme passionné. ÂGE, DATE DE NAISSANCE, LIEU: 33 ans, un 16 avril à Cork. ORIGINES, NATIONALITÉ(S): Irlandais de naissance, il a acquis la double nationalité Irlando-anglaise à son adoption. ÉTUDES/MÉTIER: Peintre à la côte grimpante dont les œuvres sont connues sous le nom de "O'Leary", il est également professeur d'histoire de l'art à l'université de Cork. SITUATION FINANCIÈRE: Aisée depuis son adoption par Margareth O'Leary dont il est l'unique héritier. Autant dire qu'il ne manque de rien et n'aurait même pas besoin de travailler s'il le désirait. SITUATION SENTIMENTALE: Célibataire, il profite simplement des occasions lorsqu'elles se présentent. ORIENTATION SEXUELLE: Hétérosexuel, il a toujours eu une nette préférence pour les femmes. SITUATION FAMILIALE: La famille c'est compliqué pour Aedh. Ou peut-être que c'est plus simple qu'il n'y paraît, mais si vous lui demandiez de vous parler de sa famille, il n'énoncerait que le nom de Margareth O'Leary, la femme qui l'a adopté il y a 17 ans, ainsi que sa mère, décédée il y a 25 ans. Pourtant, il en manque encore une grande partie : la famille de sa mère, et celle de son père, les Hayes. QUE PENSEZ-VOUS DE CORK ? Il y a plus de 8 mois, il n'aurait jamais pensé y remettre les pieds, et pour cause, son abruti de père y vit. Leur rencontre n'ayant pas été des plus réussies, Aedh ne pensait tout simplement pas revenir dans le coin, malgré quelques souvenirs attachants. Mais voilà, une proposition et une tromperie plus tard, il avait signé pour devenir professeur dans cette ville où il avait pourtant vu le jour, 33 ans plus tôt. Alors Cork ? Il n'est pas certain de savoir quoi en penser encore, mais ça va venir, sûrement. DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ÊTES-VOUS À CORK ? Cela fait 8 mois qu'il y est revenu, bien qu'il y avait déjà mis les pieds avant. Disons que Cork et lui, c'est une longue histoire, il y est né, mais ce n'est pas vraiment sa ville. QUALITÉS: Débrouillard, rusé, intelligent, attentionné, tactile, protecteur, déterminé, taquin, audacieux, nonchalant, éloquent, orateur, ... DÉFAUTS: Impulsif, colérique, jaloux, possessif, rancunier, cynique, ironique, mesquin, moqueur, critique, secret, ... GROUPE: Bitter Sweet Symphony.



Piece of... 1 ◘ Aedh est né à Cork, dans la famille de sa mère, puisque son père ne l'a pas reconnu. Sa grand-mère, son grand-père, sa mère et son oncle, voilà tout ce qui composait les membres de cette famille les plus proches, et tout ce que la jeune femme alors enceinte et seule, perdit lorsqu'elle fut rejetée. Aedh le sait, cette famille n'a pas apprécié qu'elle refuse de se faire avorter, pas plus qu'elle refuse d'abandonner son enfant, alors elle a quitté la ville en emportant son fils direction Dublin.

Piece of... 2 ◘ Ils ont été heureux ensemble, ça ne payait pas de mine, mais ils n'avaient rien à envier aux autres. Sauf que tout bonheur a une fin, et que sa mère est morte d'un cancer assez foudroyant, n'ayant pas été pris à temps, alors qu'il avait à peine 8 ans. La famille de sa mère a refusé de prendre en charge l'enfant de la honte et Aedh termina sa course en foyer.

Piece of... 3 ◘ A l'adolescence, 16 printemps arrachés à la vie, armé d'une photo de son paternel, il a fugué pour venir à Cork et tenter de le retrouver. Presque invisible pour ne pas être renvoyé d'où il venait, il a marqué la vie de certaines personnes avant de repartir comme il était venu, particulièrement déçu de ce qu'il avait pu trouver.

Piece of... 4 ◘ Sur la route pour Dublin, la ville qu'il connaissait le mieux, il est tombé sur une vieille dame qu'il a tenté de voler. Pris la main dans le sac, bizarrement, elle n'appela pas les flics, mais lui paya un chocolat chaud pour qu'il lui explique ce qu'il faisait là. Attendrie par son histoire, elle l'a adopté malgré son âge, faisant de lui un O'Leary et son héritier -puisqu'elle n'avait pas d'enfant, et possédait un capital assez imposant-, avant de l'emmener avec elle en Écosse, à Edimbourg.

Piece of... 5 ◘ Nouvelle vie. Nouvelle chance. Celui qui pensait ne jamais mettre les pieds dans une université, a bel et étudié dans l'une des universités d'Edimbourg, l'Edinburgh College of Art, pour faire plaisir à celle qui l'avait adopté, puis tout simplement parce qu'il aimait ce qu'il étudiait. Il a été étudiant en histoire de l'art, matière qu'il enseigne aujourd'hui à l'université de Cork.

Piece of... 6 ◘ Durant son passage à Cork quand il avait 16 ans, il a vécu en mode clandestin dans une cabane de jardin, empruntant la maison lorsque les propriétaires n'étaient pas là, jouant quelques accords de guitare dans la rue pour glaner quelques pièces. A cette période il a fait la connaissance d'une petite fille de 9 ans, Primrose, dont il s'est rapidement rapproché. Une série de ses œuvres porte ce prénom pour titre, celui de cette gamine qui l'a vu, alors qu'il n'était personne, à peine une ombre dans les rues de Cork.

Piece of... 7 ◘ Il a toujours aimé dessiner, griffonner sur le sol ou un mur avec des craies grasses pour se réinventer un monde, un univers. La peinture est naturellement venue à lui, et ses études -en art et histoire de l'art- lui ont permis d'apprendre de nouvelles techniques, tant dans la restauration d’œuvres, que dans la réalisation de toiles. Si au début, ses œuvres ne valaient pas grand chose, à peine exposées dans quelques galeries minables... puisqu'il ne désirait pas utiliser le nom que Margareth lui avait donné à l'adoption pour percer. Néanmoins, il a suffi d'une critique sur un blog pour attirer l'attention, et finalement que ses toiles prennent de l'importance, et aujourd'hui elles valent une petite fortune. Une exposition doit se tenir à la galerie de Londres d'ici quelques mois, celle d'Edimbourg en contient quelques-unes, et une galerie de New-York l'a contacté récemment.

Piece of... 8 ◘ Il a toujours la crainte de tomber sur une petite arriviste dans ses relations, une femme qui ne voudra se faire passer la bague au doigt que pour l'argent des O'Leary, que ce soit l'héritage ou celui que génère ses toiles. Et pour cause, une mauvaise expérience a fini de le refroidir en ce qui concerne les relations trop sérieuses.

Piece of... 9 ◘ Lorsqu'il peint, il met généralement une musique en fond, la même qui tourne en boucle jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à en devenir dingue au point d'avoir envie de balancer quelque chose sur sa chaîne hifi. Une musique qui lui fera penser à ce qu'il désire peindre, sans forcément un lien réel entre la mélodie, les paroles, et ce qui prend forme sur la toile.

Piece of... 10 ◘ Sportif, il a toujours adoré aller marcher dans la nature, y courir, la découvrir, et depuis qu'il est à Cork, cela n'a pas raté. Il apprend à découvrir cette ville et ses alentours. Amateur d'art, amateur de bar, amateur de coup d'un soir. Il aime les histoires courtes, passer du temps avec ses amis, savourer l'instant présent en mode bohème.

17 ans plus tôt... La maison aurait pu n'être à personne, pourtant il y avait un couple qui vivait ici, et qui ne remarquait même pas que quelqu'un piochait dans leur frigo, prenait des douches dans la salle de bain de la chambre des invités, profitait de leur machine à laver, et piochait parfois dans ce petit pot où trônaient un ou deux billets qui restaient là, abandonnés. Autant dire qu'il en avait plus besoin qu'eux, tandis qu'il se glissait à l'extérieur, replaçant la clé de la porte de derrière à l'endroit où il l'avait trouvée la toute première fois. Il n'eut pas l'ombre d'une hésitation pour retourner vers la cabane où il squattait depuis déjà une bonne semaine. Une semaine durant laquelle il n'avait pas trouvé grand chose. La photo qu'il tenait de sa mère était assez vieille, et l'homme que son père devait être aujourd'hui, devait avoir changé. Difficile de mettre la main sur lui sans même un nom, tandis qu'il n'avait même pas eu la curiosité de voir à quoi ressemblait la famille de sa mère jusqu'à présent. La pièce où il pénétra ressemblait à un vieux débarras où trônaient quelques affaires de jardin, mais la saison n'était pas propice à s'en occuper, ce qui l'arrangeait plutôt bien. Mais ce fut vers la guitare qu'il se dirigea, la passant à l'épaule avant de s'extirper à nouveau de la cabane, de se faufiler discrètement à l'extérieur du terrain, et finalement rejoindre la ville de Cork. Il y était né, mais il ne la connaissait pas. Dublin semblait être un autre monde en comparaison, et puis il était venu ici avec un but, le désir de retrouver son père, celui qui n'avait jamais voulu de lui, mais à qui on n'avait pu laisser une autre chance au décès de sa mère. Alors il était venu ici, en quête d'identité, avec le désir un peu trop brûlant de se planter devant ce type et de lui dire un truc du genre : Hey 'pa, je suis rentré. C'était presque quelque chose dont il avait rêvé, à vouloir s'en brûler les ailes sans même le réaliser. La vie ne pouvait pas être si dégueulasse après tout, pas vrai ? Mais avant d'en arriver là, il fallait lui mettre la main dessus, ce qui n'était pas gagné. Et malgré ses quelques petits larcins, c'était vers un moyen plus légal de gagner quelques pièces qu'il se dirigeait. Quartier de passage. Rue plutôt fréquentée par des gens ayant des moyens, mais peu de flics pour vous dire que la manche n'est pas très appréciée dans ce coin de Cork. Ce fut à cet endroit qu'il se posa, plaçant sa guitare, et un bonnet à même le sol pour accueillir ce que les passants voudraient bien lui donner. Invisible, sa musique se laissait écouter, sans sortir de l'ordinaire. Non, le véritable talent d'Aedh, ce n'était pas de gratter sur un instrument. Il savait jouer, c'était plaisant, mais cela s'arrêtait là. Il y prenait du plaisir, et cela se percevait, raison sans doute aux quelques pièces et un billet qui avaient déjà trouvés refuge dans son bonnet. Mais les regards ne s'attardaient pas sur lui, comme si l'idée qu'un adolescent fasse la manche était dérangeant. Peut-être même qu'ils n'y faisaient pas vraiment attention et remerciait le musicien de les accompagner pour quelques pas. Il n'en était pas moins réel qu'il était invisible. « Personne te voit ? » Il releva la tête à cette question naïve, les pièces tombaient, mais pas un regard pour le musicien qui fixa ses yeux sur la petite silhouette dont il avait presque la taille alors qu'il était assis sur ce trottoir. « Personne. C'est un peu magique tu vois, mais toi tu peux me voir. » Connerie soufflée sous un sourire et un clin d’œil. Mais déjà il plisse les yeux, scrutant autour d'elle, et n’apercevant aucun adulte avec la gamine qui lui faisait face. « Tu t'es perdue ? » Il la vit secouer la tête par la négative. « J'ai semé ma babysitter. » La déclaration si naturelle le fit éclater de rire en secouant la tête. Ce n'était pas un petit fugueur tel que lui qui allait lui faire la morale, après tout, il s'était bien échappé du foyer dans lequel il se trouvait. « Tes parents vont peut-être s'inquiéter, non ? » Une nouvelle fois, il vit la petite brune secouer la tête. « Ils sont trop occupés. » « Alors tu dirais quoi si on allait faire un tour dans la ville avant que je te raccompagne ? » proposa-t-il subitement en se relevant, empochant l'argent avant de placer son bonnet sur sa tête pour se préserver du léger froid qui secouait la ville. Il lui adressa un sourire, avant de lui tendre la main, lui le parfait inconnu. Et elle, le premier vrai regard qu'un passant de cette ville posait sur lui. Même encore à cette seconde, personne ne semblait vraiment les remarquer, comme un effet de contagion, alors qu'ils étaient égarés parmi tous ces êtres pressés.

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17 ans plus tôt...Son bonnet bien ancré sur sa tête, sa veste serrée le plus possible autour de lui, Aedh scrutait cette maison où il avait fini par découvrir que son père vivait. Il n'avait finalement pas eu à fouiner trop profondément, puisque la famille à laquelle il appartenait touchait depuis plusieurs générations à la politique. Forcément, un gamin né hors mariage ne faisait pas bon effet, pourtant, il était là, devant cette maison, assis de l'autre côté de la rue comme si brusquement une idée lumineuse allait apparaître dans sa tête. Il était pourtant venu jusqu'ici pour tenter d'avoir une place dans sa vie, pour sortir du système qui tentait de l'avaler désespérément depuis qu'il y était entré alors qu'il avait seulement 8 ans. Alors retrouver son père c'était comme un matin de noël en avance, avoir une chance d'avoir une famille à nouveau. Même s'il devait reconnaître que deux personnes, c'était loin d'être beaucoup, mais il avait été heureux avec sa mère. Il s'était perdu dans le dessin, la musique, les craies grasses, la peinture... pour tenter d'exprimer tout ce qui l'étouffait de l'intérieur, et qui risquait de le dévorer petit à petit s'il ne le laissait pas sortir. Pourtant, à cet instant, il se demandait quand il parviendrait à aller sonner à cette maudite porte, alors que cela faisait plusieurs jours qu'il rôdait autour de cette bâtisse. La crainte le tenaillait, comme un millier de mains cherchant à le retenir de foncer dans ce mur qu'il refusait de discerner mais qui se trouvait bel et bien devant lui. Son père n'avait jamais cherché à le retrouver, ni maintenant, ni avant quand sa mère était vivante. Alors pourquoi aujourd'hui les choses seraient-elles différentes ? Pourtant il y croyait, comme un adorateur des choses merveilleuses et fantastiques, une chimère, un dragon, un pôle nord rempli d'elfes et de cadeaux... son père l'accepterait. Un sursaut de volonté en apercevant sa voiture, l'idée plaisante de faire parti de cette famille, d'avoir un frère et des sœurs. Aedh se redressa pour s'avancer en direction de l'homme qui sortait du véhicule. Les lieux étaient riches et il semblait faire tâche dans ce décors, comme un mendiant qui n'aurait jamais dû se trouver là. « Monsieur Hayes ? » Voix forte. Peut-être même un peu trop, mais c'est le courage qui frissonne dans son ventre qui parle à sa place. Ces mots n'éveillèrent qu'un regard en biais de la part du patriarche, un éclair condescendant qui jugea d'office le gamin comme un insecte insignifiant. « Je n'ai pas le temps, appelle ma secrétaire. » Déjà Aedh le voyait pivoter, et il avala sa salive, hésitant à poursuivre. Mais son poing se serra, son front se plissa, sa mâchoire se contracta, et il emboîta le pas de celui qui n'était autre que son père. « Monsieur Hayes, j'ai une photo où vous êtes avec Mary... C'est ma mère et je crois que je suis votre fils. » énonça-t-il en tendant la photo devant lui. Le politicien arrêta son pas et Aedh manqua de le percuter, s'arrêtant juste à temps pour se retrouver face à l'homme qui le fixait brusquement comme un insecte... ennuyeux. Un problème, voilà ce qu'il était. Cette simple vision fit mourir à ses lèvres les mots tel que "Je suis rentré.", ou d'autres plus envieux. Peut-être que c'était le choc. Peut-être qu'il lui fallait du temps pour admettre la possibilité que son fils soit venu sonner à sa porte, et que toute sa famille puisse le découvrir. Mais Aedh le vit mettre une main dans sa veste pour en ressortir un chéquier et un stylo, ouvrant le premier quand le second n'attendait qu'une information de plus : « Quels chiffres est-ce que je dois mettre sur ce chèque pour te voir disparaître ? » Comme s'il venait d'être giflé, l'adolescent recula d'un pas, scrutant ce père qui n'en avait que le nom. Il s'était contenté de planter sa graine par erreur alors qu'il se contentait de prendre son plaisir, et il avait laissé sa mère assumer seule. A quoi d'autre aurait-il dû s'attendre ? A découvrir un père plein de regret de l'avoir si longtemps négligé ? Pourtant, malgré ses rêves idiots, Aedh sentait son cœur s'effriter dans sa poitrine dont la respiration était presque douloureuse. « J'en veux pas de ton argent pourri ! » Les mots arrachés à un souffle trébuchant, les poings serrés sur la photo froissée, il se détourna et se mit à courir aussi vite qu'il en était capable, pour mettre le plus de distance entre cet homme et lui. Sans rien voir de ce qui se trouvait devant lui, il fuyait, déjà décidé à quitter cette ville toute aussi pourrie que ce paternel qu'il détestait après à peine une trop brève conversation. Courant à perdre haleine, il se précipita dans ce jardin, dans cette cabane où il ramassa les quelques affaires qui étaient les siennes, pour finalement reprendre la route. Marcher, grimper dans un bus avec les quelques pièces qui lui permettraient de faire un bout de chemin. Il aviserait ensuite, mais il rentrait chez lui, à Dublin.

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Spoiler:

8 mois plus tôt... Il avait l'impression d'avoir été pris pour un con depuis des semaines. Un véritable con, à l'avoir surprise ainsi dans leur lit, dans les bras de celui qui se prétendait son meilleur ami. Il en était malade d'avoir pu aimer cette fille, de lui avoir offert cette bague... synonyme d'un avenir à deux qu'elle avait floué comme si cela n'avait aucune importance. Au contraire, il savait que malgré qu'elle l'ait supplié de l'écouter, que ce n'était qu'une erreur, la première fois que cela se produisait, il était bizarrement certain du contraire. Il avait juste été assez idiot pour ne pas vouloir écouter un autre ami qui l'avait mis en garde sur le fait que sa jolie fiancée avait des problèmes d'argent, bien qu'elle venait d'une famille de la haute société. La salope courrait après son argent et n'hésitait pas à se faire ce meilleur ami qu'il venait de rayer de sa vie aussi rapidement qu'elle. Il était en train de dévaler les escaliers de l'immeuble, ignorant l’ascenseur parce qu'il n'avait pas voulu rester sur le palier à l'écouter, enveloppée d'un simple drap qui sentait le parfum de leur étreinte. Nauséeux, il fuyait la confrontation après avoir frappé son ex meilleur ami, hurlé et insulté cette femme qu'il aimait pourtant encore très certainement sous cette haine, cette rancœur et cette envie de gerber qui lui nouaient l'estomac. Essoufflé, il s'engouffra comme un diable sorti de sa boîte dans le hall où le gardien se tenait derrière son comptoir, dardant sur l'homme un regard étrangement surpris, mais il se garda bien de faire la moindre réflexion. De son côté, Aedh s'avançait en direction de la porte sans un regard pour le reste du monde, il avait besoin d'air, de s'aérer, où il les aurait tué tous les deux, comme les pourritures qu'ils étaient. L'air le frappa par l'âpre hiver qui étreignait Edimbourg depuis plusieurs semaines, mais cela ne lui fit pas autant de bien qu'il l'avait espéré, plus encore lorsqu'il entendit sa voix à la fenêtre... « Aedh ! Je t'en prie ! C'était une erreur, une seule erreur, pardonne-moi ! » Elle hurlait à cette maudite fenêtre qu'elle avait ouverte, et lui ne leva pas un regard dans sa direction. A la place, il s'empara du poignet de la première passante assez jolie, son regard s'ancrant dans ses prunelles juste avant de s'emparer de ses lèvres avec passion, ses doigts se pressant sur sa taille pour l'attirer plus étroitement dans ses bras. Ta gueule, semblait hurler tout son corps qui désirait se perdre contre ce corps, se mêler à lui et oublier la traitrise qu'il venait de subir. Ses lèvres brutales se firent plus douces, comme si elles cherchaient à se faire pardonner ce baiser dérobé à ces secondes. Reprenant son souffle en s'y arrachant finalement, il souffla, son front contre celui de l'inconnue... « Pardon. » Mais loin d'être offusquée, la jeune femme esquissa un sourire, avant de lever les yeux en direction de la fenêtre, ses lèvres s'étirant un peu plus. Ses yeux retombèrent sur le compagnon cocu, et elle sortit une carte sur laquelle elle griffonna quelques chiffres. « Ravie d'avoir pu être utile... si je peux aider à nouveau, appelez-moi. » Et ses lèvres de venir se déposer à la commissure des siennes sous une nouvelle invitation, tandis qu'elle s'éloignait à la fois mystérieuse et captivante. Il était blessé, torturé par ces instants qui lui brûlaient encore la rétine. S'il rangea la carte, il n'était pas certain de la rappeler, simplement heureux du spectacle qu'il venait de donner. Et ce fut sans prêter garder à cette maudite fenêtre qu'il reprit sa marche, hélant un taxi pour se rendre chez Margareth. Il venait de prendre une décision, aussi ridicule que cela pouvait sembler, cette offre d'emploi inespérée, bien qu'aussi surprenante qu'il avait été certain de refuser, lui paraissait à présent sa meilleure option. Il quitterait Edimbourg pour revenir à Cork. Il appellerait l'université pour répondre favorablement à l'opportunité qu'elle lui offrait. Ici, il en avait fini. Il avait déjà trop donné. Et peut-être qu'il appellerait l'inconnue avant de partir, juste pour commencer à effacer le corps de la fiancée infidèle qu'il allait abandonner derrière lui sans l'ombre d'un remord.

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